l’ikebana est « l’art de faire vivre les fleurs »

L’Ikébana qui prend sa source en INDE, est passé de la CHINE en COREE puis arrivé au JAPON au VIe siècle en même temps que le Bouddhisme.
Du IXe au XIIe siècle, l’Ikébana sert de décoration au palais impérial.
C’est à partir du XIVe siècle que la philosophie Zen a influencé l’art des bouquets qui se sont de plus en plus épurés.
Au XVIe siècle, l’Ikébana entre dans le rituel de la cérémonie du thé. A cette époque il est pratiqué par les Samouraïs pour les aider à acquérir une grande maîtrise d’eux-mêmes. C’est à cette période que l’Ikébana devient un art martial.
au XIXe siècle, les fleurs entrent dans les habitations et les bouquets seront alors réalisés par la maîtresse de maison pour honorer ses invités.

C’est avant tout un ART D’INTERIEUR qui s’intègre à la maison. L’Ikébana permet de transposer la magie de la Nature dans les maisons les plus humbles.
Il est réalisé dans une petite niche appelée TOKONOMA qui est située dans un lieu privilégié de la maison. Les fleurs ne servent pas seulement à décorer les intérieurs, mais sont le symbole même de la NATURE transférée là où l’Homme vit. L’Ikébana représente une forme d’enseignement créant un lien étroit entre l’Homme et la Nature.
C’est un « exercice de compréhension de la BEAUTE ».
Le véritable but de l’Ikébana est de garder l’être humain en HARMONIE avec la Nature.

L’Ikébana est encore l’ART DE LA COMMUNICATION. Pour chaque branche et fleur choisies, la forme, la couleur et la disposition possèdent une signification propre. Une feuille d’automne indique le passé, une fleur en bouton l’avenir, une fleur épanouie le temps présent.

Le TEMPS qui passe est l’un des thèmes principaux de l’art floral japonais. L’Ikébana n’admet aucun arrangement qui ne reflète, d’une manière ou d’une autre, un cycle, une saison ou aussi la continuité de la croissance des plantes.
Suivant les SAISONS les compositions expriment :
au printemps : la richesse et la vivacité de la Nature
en été : l’abondance, la force et l’épanouissement
en automne : la simplicité et l’accalmie
en hiver : la quiétude des plantes qui dorment.
Par l’emploi des matériaux vivants (branches, fleurs, feuilles), l’art floral donne des compositions EPHEMERES donc renouvelables.

Dans la réalisation d’une composition d’Ikébana les branches et les fleurs sont disposées selon un système triangulaire. La branche la plus longue et la plus importante symbolise le CIEL (SHIN), la plus courte la TERRE (HIKAE) et la branche intermédiaire figure l’HOMME (SOE). Cette TRILOGIE symbolise l’Homme, médiateur entre le ciel et la terre. Comme ces trois forces naturelles s’harmonisent pour former l’UNIVERS, les branches s’harmonisent dans l’espace, sans effort apparent.
L’ASYMETRIE apparaît aux Japonais tout à fait naturelle, donnant à leur art une diversité surprenante, originale et moderne.

Le VIDE est le maître du bouquet, il permet au PLEIN d’exister.

Il existe deux styles fondamentaux :
Le NAGEIRE (vase haut), signifie « jeté dedans », il est le symbole de la simplicité.
Le MORIBANA ( coupe basse), signifie « fleurs amoncelées ». On utilise un pique fleurs en plomb appelé KENZAN.

Au Japon il existe de très nombreuses écoles. Les trois principales écoles représentées actuellement dans le monde entier sont :
L’école IKENOBO, dont le nom signifie « le moine au bord de l’étang » a pour emblème la mandarine. C’est l’école la plus ancienne (VIIe siècle) et la plus traditionnelle.
L’école OHARA, qui veut dire «  petite lande »a été crée au début du XXe siècle. Elle a pour emblème la campanule de Chine. De nombreux paysages représentent cette école.
L’école SOGETSU, la nôtre, signifie « plantes et lune ». Elle fut fondée en 1926 par le maître Sofu TESHIGAHARA. Précurseur du style d’Avant Garde, il réussit à sortir l’Ikébana du Tokonoma pour réaliser des compositions géantes. Notre école est une des écoles les plus modernes au Japon. Elle nous permet d’associer aux éléments que la Nature nous donne (végétaux, fleurs, bois, écorces, pierres etc..) des éléments contemporains que l’Homme a pu inventer ( verre, métal, plexiglas, polystyrène, fils électriques, tissu, etc.…)
Sa fille, Kasumi, qui devient Maître de la seconde génération, développa son style superbe empreint d’élégance et de féminité.
En 1980, Hiroshi TESHIGAHARA, le fils du fondateur, devient le troisième Maître de l’école SOGETSU. Metteur en scène et céramiste à l’origine, il crée des styles de compositions architecturales et s’oriente vers des décors de scène gigantesques dont sa spécialité est le travail du bambou.
Depuis mai 2001, sa fille Akane a pris la succession de son père est devient maintenant le quatrième Maître de notre école.

Pour créer un Ikébana réussi, il faut trouver un équilibre parfait où les vides compensent les pleins, la force s’oppose à la faiblesse, la couleur à l’absence de couleur et l’eau à la terre du vase.

« Une ligne est un symbole
deux lignes sont l’harmonie
mais trois lignes sont l’image de l’accomplissement. »

Proverbe d’un maître chinois.